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PERSISTANCE DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : L’URGENCE DE RENFORCER LES MESURES DE LUTTE

La femme, élément important en matière de développement, est fréquemment confrontée aux problèmes de violences, dû à son sexe et à sa coutume. Entre silence et stigmatisation, les violences contre les femmes persistent particulièrement en Afrique et dans quelques pays du monde. Accorder une protection absolue à la femme est indispensable. Pour ce faire, il revient à mettre sur pied des mécanismes pouvant lui permettre de s’afficher, rompre avec le silence « mortel » et défendre ses droits.
Pour mieux comprendre la notion de violences faites aux femmes, il faut se référer à l’article 2 de la loi no2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes au Bénin. Selon ladite loi, on attend par violences à l’égard des femmes, « tous actes de violences dirigés contre le sexe féminin et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques y compris la menace de tels actes, la contrainte ou privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée ».
En effet, l’avortement, le harcèlement, l’inceste, l’incitation des mineurs à la débauche, le mariage forcé, la mutilation génitale féminine, la pédophilie, les pratiques traditionnelles préjudiciables aux femmes, la prostitution forcée, le proxénétisme, la stérilisation forcée, le viol, la violence dans les milieux familial, professionnel, domestique, économique, patrimonial, physique, psychologique ou morale, la violence sexuelle et la zoophilie sont autant de notions connexes qui, par analyse, se rapprochent de celle de violences à l’égard de la femme
Dans la plupart des pays, les efforts des organisations pour défendre la cause des femmes demeurent vains. La persistance du phénomène est souvent due au fait que l’Etat à travers sa politique de lutte contre le fléau se trouve confronté aux réalités ethniques, culturelles et cultuelles des endroits ou zones de prédilection où se développe le phénomène. Le Bénin pour sa part a fait des progrès à travers l’adoption de mécanismes, de stratégies pour réprimer les actes de violences dont les femmes sont victimes. En témoigne la loi no2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, ainsi que celle no2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin et bien d’autres. Malgré cette mobilisation, le phénomène demeure toujours, car beaucoup restent à faire.
Pour le Bénin, en ce qui concerne les secteurs sanitaire et social, l’Etat a l’obligation de promouvoir à travers les structures socio-sanitaires, la détection précoce des cas de violences à l’encontre des femmes. A cet effet, il doit développer des programmes de sensibilisation, de formation initiale et continue du personnel socio-sanitaire, dans le but d’améliorer la prise en charge clinique et d’aider à la réhabilitation des femmes victimes. En ce qui concerne le côté judiciaire, compte tenu du fait que la plupart des viols et des violences domestiques ont lieu dans les endroits privés, cachés aux yeux de témoins potentiels, la justice béninoise doit élargir les catégories de preuves à charge et prendre en compte les témoignages oraux des victimes.
En d’autres termes, il faut une application rigoureuse sans souplesse des textes et une action conjointe des différents acteurs impliqués dans la lutte contre ce phénomène. Les femmes victimes doivent également rompre le silence en dénonçant les auteurs de ces actes. Tout ceci permettra une libération de la gente féminine de la servitude de ce fléau.

Wilfried AGOUNDJEKPO/DP

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